Le Vampire dans l'histoire
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Le Vampire dans l'histoire
Au fur et à mesure que la chrétienté se répand, la vision est plus simple : tous les dieux d'autres cultes deviennent des démons.
A ce sujet, l'église chrétienne du Moyen-Age ( surtout entre le Vème et le Xème siècle) a eu recours à l'assimilation des principes des divinités "étrangères" , ainsi que des légendes populaires, afin de faciliter la fusion des individus dans la religion catholique. Devenus des anges ou des saints, les dieux originels virent leurs noms relégués à un bestiaire démoniaque et leur symbolique "recyclée". A partir du Vème siècle, les "Capitulaires" condamnent à mort le paganisme, et marquent le début de la persécution de ceux qui refusent toujours le dieu unique. La population est terrorisée par les visions infernales de Jugement Dernier.
En 781, un Capitulaire saxon dénonce des cultes dits diaboliques, et interdit définitivement les festins de chair humaine et les rites magiques. Les Buveurs de Sang sont pourchassés sans distinction, disparaissent presque.
En 1031, l’évêque de Cahors évoque dans le Concile de Limoge le premier cas de vampirisme recensé depuis longtemps. Il s'agit du corps d'un soldat qui avait refusé les Saints Sacrements, et qui était retrouvé hors de terre à chaque tentative d'enterrement dans un cimetière consacré. Le corps ne trouva la paix que lorsque des amis l'ensevelirent en terre profane.
En 1484, le pape Innocent VIII reconnaît officiellement l’existence des morts- vivants en approuvant la publication de Malleus Maleficarum, ouvrage de deux dominicains contenant toutes sortes de récits sur des défunts, généralement des excommunies. En effet, la croyance aux morts-vivants représente une excellente occasion pour raffermir l’autorité de l’Eglise : sujets du vampirisme deviennent uniquement les exclus de l’Eglise ou les débauchés, dont les caractéristiques physiques coïncident trop avec celles des morts-vivants au teint jaunâtre, décharnés, malodorants.
Les premiers écrits mettant en scène l’apparition du mort-vivant et ses agissements dans le monde des vivants, sont œuvre de deux auteurs britanniques du XIIeme siècle, Map et de Newburgh qui, dans leurs chroniques, rédigées en latin, rapportent divers écrits concernant l’existence de défunts sortant la nuit de leur tombe, afin de tourmenter leurs proches et de leur sucer le sang. A l’ouverture de leur tombe, on trouve les cadavres intacts et maculés de sang. Pour les arrêter, le seul moyen est de transpercer les corps morts a l’aide d’une épée.
Cette description regroupe déjà une grande partie des caractéristiques du vampire , revenant fait de chair et d’os (contrairement au fantôme) qui se déplace la nuit pour se nourrir du sang de ses proches. Cependant, on ne retrouve pas la transmission du vampirisme aux personnes mordues. A ce moment-là, on ne parle pas encore de vampire mais de cadaver sanguisugus.
On retrouve déjà quelques cas de vampirisme : En 1337 et 1347, deux vampires furent découverts, empalés puis réduits en cendres puis, de 1346 à 1353, une épidémie de peste noire s'abattit sur l'Europe, on croyait que la maladie flottait dans l'air comme la brume et s'abattait sur ses victimes, et qu'elle disparaissait au son des cloches de l'église. Enfin, en 1414, Sigismond de Hongrie (1368/1437) fait reconnaître officiellement les vampires par l'Eglise Orthodoxe, lors du Concile œcuménique. En 1520, on recense 30 000 cas de lycantropie (toujours confondu avec le vampire). C'est une psychose générale, et l'Eglise décide d'ordonner une enquête officielle sur ce phénomène qu'elle considère encore comme une superstition dénuée de tout fondement. En effet, depuis le Xème siècle, l'Eglise freinait les assimilations des légendes à au culte, celles-ci ayant tendance à trop le détourner de son austère but original de pureté spirituelle. Il fallait à présent des années, voire des siècles, avant que ne soit reconnu un nouveau saint, ou un miracle.
En 1552, une réforme officialise le vampire, et donne les moyens de le détruire, et de prévenir sa prolifération. Puisqu'on a demandé son avis à l'Eglise Catholique Romaine, elle va répondre, après bien des hésitations : les vampires sont selon elle des excommuniés, à qui Dieu refuse le repos éternel de l'âme : les symboles de la foi seront les armes contre eux. L'existence du vampire est désormais soutenue "officiellement", et au lieu d'en venir à bout, cette validation va encourager ses apparitions et "codifier" quelque peu sa destruction.
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