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D'abord, les anges offrent à Dieu nos aumônes et nos bonnes œuvres. "Quand tu priais avec larmes, quand tu ensevelissais les morts, quand tu quittais ton repas pour venir au secours du pauvre, j'offrais tout cela à Dieu." (Tobie). Tout ce que nous faisons de bien, un ange va l'enregistrer dans les annales des cieux. Ces esprits bienheureux sont continuellement occupés à cueillir dans le jardin des cœurs purs les lys de l'innocence, les roses de l'amour, les fleurs odorantes de toutes les vertus, pour les porter au ciel, les jeter sous les pieds de l'Agneau et les présenter à Dieu.

Saint Bernard, assistant une nuit à l'office divin, aperçut tout à coup près de chaque religieux un ange debout et tenant un livre. Cet ange écrivait jusqu'à la moindre syllabe chantée par le religieux. Mais, parmi les anges, les uns écrivaient en lettres d'or ; d'autres, en lettres d'argent ; d'autres, avec de l'encre ; d'autres, avec de l'eau... - Une action faite par amour est si agréable à Dieu qu'il se plaît à compter celles que chaque âme fait dans un jour, et le soir Il dit à ses anges : Écrivez ce qu'elle a donné - et si elle a donné sans compter, Il dit : Écrivez qu'elle a donné sans compter." (S. de Ségur).

Et ils portent aussi nos prières au ciel. Pour connaître l'utilité de leur entremise à cet égard, écoutons Bossuet : "Encore que les oraisons soient d'une telle nature qu'elles s'élèvent tout droit au ciel, ainsi qu'un encens agréable que le feu de l'amour divin fait monter en haut, néanmoins le poids de ce corps mortel leur apporte beaucoup de retardement... Quand vous offrez à Dieu vos prières, quelle peine d'élever à lui vos esprits ; au milieu de quelles tempêtes formez-vous vos vœux ? Combien de vaines imaginations, combien de pensées vagues et désordonnées, combien de soins temporels qui se jettent continuellement à la traverse, pour en interrompre le cours ?
Etant donc ainsi empêchées, croyez-vous qu'elles puissent s'élever au Ciel, et que cette prière faible et languissante, qui, parmi tant d'embarras qui l'arrêtent, à peine a pu sortir de vos cœurs, ait la force de percer les nues et de pénétrer jusqu'au haut des cieux ? Qui pourrait le croire ? Sans doute elles retomberaient de leur propre poids, si la bonté de Dieu n'y avait pourvu. Je sais bien que Jésus-Christ, au nom duquel nous les présentons, les fait accepter. Mais il a envoyé son ange, que Tertullien appelle l'Ange d'oraison ; c'est pourquoi Raphaël disait à Tobie : J'ai offert à Dieu tes prières : obtuli orationem tuam Domino. Cet ange vient recueillir nos prières, et "elles montent, dit Saint Jean (Apoc. VIII), de la main de l'ange jusqu'à la face de Dieu." Voyez comme elles montent de la main de l'ange : admirez combien il leur sert d'être présentées d'une main si pure. Elles montent de la main de l'ange, parce que cet ange, se joignant à nous, et aidant par son secours nos faibles prières, leur prête ses ailes pour les élever, sa force pour les soutenir, sa ferveur pour les animer. Que nous sommes heureux d'avoir des amis si officieux, des intercesseurs si fidèles, des interprètes si charitables !" (Sermon pour la fête des saints anges gardiens).

Dans l'une des mystérieuses scènes de l'Apocalypse, un ange apparaît tenant en ses mains un encensoir d'or. Il le remplit du feu de l'autel et y jette les parfums qu'on lui présente. Il s'en élève aussitôt un nuage odoriférant (Apoc. ch. VIII). N'est-ce pas là une image gracieuse de l'office des saints anges qui offrent à Dieu nos prières accompagnées de leur amour pour les rendre agréables à la divine Majesté ?

Puissent nos prières être toujours dignes d'être présentées à Dieu par les anges !
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