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Les preuves
L'examen des faits présentés en preuve de l'existence du yeti conduit à un constat pour le moins mitigé. Le scalp de yeti conservé au monastère de Khumjung (Népal) s'est avéré être celui d'une chèvre sauvages que les Sherpas utilisaient pour évoquer le yeti dans certaines de leurs cérémonies religieuses. La main momifiée conservée au gompa de Pangboche (Népal) serait de l'avis de certains, une supercherie. 
Les poils d'un supposé yeti ont été étudié par un scientifique du Museum national d'histoire naturelle. Conclusion : ces poils auraient appartenu à un primate roux proche de l'orang-outan mais qui, de toute évidence, n'en était pas un. Des excréments de yeti auraient révélés la présence de parasites intestinaux inconnus jusqu'alors de la science, indiquant en même temps que l'animal qui était leur hôte était inconnu. 
Les traces de pas observées dans la neige, parfois sur plusieurs centaines de mètres, feraient preuve d'une démarche bipède. Elles indiqueraient souvent la présence de quatre doigts (ce qui étonne) dont un gros orteil. 
En somme, il n'y a aucune évidence prouvant hors de tout doute l'existence du yeti. Il n'a jamais été photographié. Les experts ne s'entendent pas sur les empreintes de pas observées sur la neige. Les détracteurs du yeti font surtout valoir que ces traces pourraient être celles d'un ours une fois élargies et déformées par la fonte de la neige. Pour expliquer la posture relevée dont semblent témoigner certaines empreintes, certains ont même avancé que les ours de ces régions pouvaient marcher en plaçant les pieds arrières dans les traces laissées par les pieds avants, laissant ainsi croire à une démarche bipède. Une hypothèse tout de même un peu fantaisiste, convenons-en ! Saint-Thomas lui-même n'aurait sans doute jamais osé celle-ci. 
Que conclure ?
Pour l'ethnologue Marc Gaborieau, le yeti n'existe pas. Les Sherpas l'ont rendu populaire comme les Écossais l'ont fait avec leur monstre du Lock Ness. Qu'en est-il alors du mehteh (mitey) des Tibétains, du migoï des Bhoutanais, du tedmo des Zanskaris, du neeguyed des Sikkimais et du junglyman des populations musulmanes vivant dans la chaîne du Karakoram ? Des mots différents pour traduire une même réalité… celle de l'homme-des-neige. 
Yves Coppens, professeur au Collège de France, préfère garder l'esprit ouvert. Il est encore très difficile de démêler les faits de la légende, fait-il remarquer. Nous connaissons aujourd'hui des animaux dont nous ignorions totalement l'existence il y a quelques dizaines d'années. Selon lui, rien ne s'oppose à l'existence d'un singe qui serait le dernier descendant du Gigantopithèque et qui aurait survécu en petites bandes dans les endroits les plus reculés. Mais cela reste à démontrer. Le mystère reste donc entier ! Un seul fait demeure certain : les Sherpas croient à l'existence du yeti… comme d'ailleurs les autres peuples vivant ailleurs, sur les versants du haut Himalaya