Enfin, après avoir gardé nos restes mortels pour la résurrection, l'ange gardien, au grand jour des comptes, les rassemblera et sous sa main se réalisera le prodige figuratif d'Ezéchiel. Palpons, comme Job dans la vivacité de sa foi, la chair de nos membres : un jour, cette poussière disséminée sans gloire parmi les substances terrestres, reposera toute entière dans la main des anges, dans la main surtout de notre ange gardien ; puis avec le regard attendri d'une mère qui revêt son enfant aimé des habits de fête, ils feront revenir cette poussière à l'état de chair telle qu'elle est à présent, et si nous sommes morts dans le Christ, nous ouvrirons ces mêmes yeux et nous contemplerons notre bon ange, nous nous relèverons sur nos genoux, et sa douce bénédiction sera le sacrement de la vie glorieuse.
Si nous sommes morts dans le Christ, c'est encore notre ange gardien qui, lors de la séparation des justes et des méchants, nous placera avec honneur à la droite du Souverain Juge ; ce sera lui qui exécutera en notre faveur la sentence suprême : "Venez, les bénis de mon Père, possédez le royaume qui vous est préparé depuis la formation du monde."
"Les anges alors ouvriront le puits de l'abîme pour y chasser les réprouvés et s'écrieront : Factum est, tout est consommé ; alors les élus de Dieu se mêleront aux saintes phalanges selon la place qu'ils auront méritée, alors l'épopée angélique et l'épopée humaine seront closes par un éternel Alleluia." (Monsabré, Quinzième Conf. Car. I875).
Extrait de Le Monde Invisible ou Traité dogmatique et ascétique des Anges de l'Abbé Th. Laval, Bruxelles, Librairie Albert Dewit, 1909 : chapitre IX : Le rôle des Anges.